La dématérialisation à outrance ne risque-t-elle pas de pousser à une déshumanisation des cabinets ?
Deux phénomènes profonds sont à l’oeuvre depuis des années dans les cabinets d’expertise comptable : la dématérialisation à marche forcée qui est volontariste et la pénurie de collaborateurs qui est subie.
Mais n’y-a-t-il pas un lien entre les deux phénomènes ?
N’y-a-t-il pas un risque que, devant cette pénurie qui s’aggrave chaque année, la tentation soit grande pour les cabinets de pousser encore plus fort et plus vite vers la dématérialisation ?
Et de courir un risque de « déshumanisation » ?
La dématérialisation est certes inéluctable
Loin de nous l’intention de refuser l’avancée de la Profession Comptable vers une numérisation maximale, notamment celle de la tenue comptable qui va s’accélérer avec la facture électronique, entre autres.
On ne peut lutter contre cette évolution poussée par l’Etat et par l’Europe.
L’appétence naturelle des experts-comptables vers les outils ne contrarie pas cette évolution qui fait le bonheur des éditeurs de production.
Là où sont les paradoxes
Pourtant, il est important pour les cabinets d’anticiper ce qui est déjà à l’oeuvre ou ce qui le sera dans quelques années :
- la dématérialisation permet de penser que le travail se fera vite et bien avec la productivité nécessaire : mais ce n’est pas ce que nous mesurons dans nos missions, les gains de productivité sont bien trop faibles pour lutter contre la hausse de la masse salariale et celle des abonnements aux outils de production, dans un contexte d’honoraires stagnants ou dégressifs (une hausse moyenne du CA des cabinets d’environ 3 points ne couvre plus une inflation réelle qui est probablement autour de 5 points, quoiqu’en dise l’INSEE) ;
- l’absence de bras pousse les cabinets à s’équiper encore plus, amplifiant la dématérialisation sans toutefois résoudre les problèmes d’organisation et de RH là où il faut manager les collaborateurs… et les clients !
- la montée du télé-travail réclame un autre management que celui qui était à l’oeuvre avant la crise sanitaire de 2020 ;
- dans la mesure où la tenue aura disparu, comment vendre et fabriquer des services et du conseil sans ressources humaines ?
Or le management était déjà faible AVANT la crise sanitaire et son absence ou insuffisance ne va pas arranger les choses dans les cabinets.
Ce ne sont pas quelques soirées en boîte de nuit ou une com’ effrénée et décalée dans les réseaux sociaux qui changeront profondément l’image de la Profession Comptable.
Le malaise est bien plus profond et nous voyons bien que les préoccupations des institutions de la Profession vont vers les outils (Drakarys) et les data (leur contrôle et leur exploitation).
Si ces sujets sont tout à fait stratégiques, ils ne résolvent en rien la problématique qui ronge les cabinets, leurs performances et la santé de leurs dirigeants.
Voir le post récent d’Alexis SLAMA sur Linkedin :
« Franchement,
c’est quoi le problème avec les recrutements
en cabinet d’expertise comptable ? »
Dans beaucoup de « jeunes cabinets », nous voyons souvent des experts-comptables quasi seuls mais sur-équipés en outils !
Certains d’ailleurs affichent leur volonté délibérée de gérer le moins possible de ressources humaines…
Il va falloir que le management trouve enfin ses lettres de noblesse
C’est symptomatique !
1/ Dans le cursus des experts-comptables, toujours rien ou pas grand-chose sur l’organisation, la gestion, la gestion des RH…
2/ Dans les projets de Drakarys, aucun outil de planification ni de gestion n’est prévu. Le néant…
Tout change, rien ne change…
Les cabinets ont toujours beaucoup de travail, presque trop ! Même sans faire de marketing…
Pourtant, les statistiques prouvent année après année au mieux une stagnation ou même une lente dégradation de la productivité réelle des cabinets.
Les périodes fiscales se finissent toujours à l’arrache, le turn-over bat son plein et la santé des experts-comptables poursuit sa dégradation.
Si la robotisation de beaucoup des activités récurrentes et traditionnelles des cabinets se poursuit, les dirigeants de cabinets doivent prendre conscience qu’ils ont besoin de :
- manager leurs RH productives pour…
- capter un gain important de productivité pour…
- libérer des moyens financiers et du temps nécessaires à…
- une nouvelle stratégie d’offres « orientées clients » et…
- de nouveaux profils de collaborateurs dans le cadre…
- d’une nouvelle organisation managée différemment !
Le capital humain doit être au coeur du futur des cabinets : il n’est pas l’accessoire des outils mais la principale richesse !
Il faut revenir aux causes racines de ces phénomènes et arrêter de ne soigner que les symptômes
Pour faire une analogie, il vaut mieux privilégier les traitements préventifs qu’aller en réanimation… mais sans se tromper sur le choix des traitements préventifs ! 😉
Qu’est-ce qui fait la différence entre un vendeur de frites à la roulotte et Mc Do ? Simple :
- l’organisation : des processus et procédures
- le management : la planification, le pilotage, la mesure des résultats, les récompenses.
Si vous additionnez l’outil + l’organisation + le management, vous obtenez tous les ingrédients de la performance maximale mais…
- l’outil compte pour 10% dans cette performance
- l’organisation compte pour 30%
- le management compte pour 60% !
Or les cabinets comptent toujours que ce soit l’inverse et… çà ne fonctionne pas !
Pas besoin d’outils sophistiqués, une simple feuille Excel suffit.
Et tout cela peut être mis en oeuvre en pleine période fiscale !
Juste une question d’envie et de décision de votre part…
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