Nouvel outil de comptabilité et productivité : le grand paradoxe !
Pour différentes raisons, beaucoup de cabinets comptables sont engagés dans une vaste migration (course ?) vers de nouveaux outils de production comptable mais qu’en est-il de leur productivité à très court terme ?
Plusieurs motivations poussent à cet important flux migratoire engagé massivement depuis quelques mois
1/ La marche forcée vers la dématérialisation qui ne date pas d’hier afin de rester dans la course nécessaire d’une modernité technologique ;
2/ La recherche d’outils plus collaboratifs avec les clients pour amener de nouveaux usages et services ;
3/ Le besoin d’outils accessibles en mode SaaS (plateformes) pour des collaborateurs de plus en plus en télétravail ;
4/ L’envie d’outils apportant (ou communicant plus facilement avec) des modules de CRM, d’analyse de données…
5/ Le vieillissement technologique général des outils de production de la plupart des éditeurs du marché PCLA, très peu full web actuellement, ou avec des briques rajoutées sur la base de vielles technos ;
6/ L’annonce des hausses tarifaires importantes sur ses anciennes gammes (Quadratus et Cegid) par le Groupe Cegid qui pousse au maximum Loop, son nouvel outil full web ;
7/ La recherche de gains de productivité pour contrer notamment la pénurie de collaborateurs et la baisse des honoraires moyens des dossiers.
Or peut-on vraiment attendre des gains significatifs sur ce dernier point de la productivité ?
Chacun sait que la première année de migration, beaucoup de travail attend le cabinet et notamment :
- la migration des données clients
- une formation lourde des collaborateurs
- mais aussi une formation plus lite des clients (si outil collaboratif)
- la réécriture et l’infusion de nouveaux processus de travail (processus, méthodes,…)
- des changements d’habitudes (pas le moindre de vos soucis de management des RH !)
- la gestion d’incidents informatiques le temps de bétonner la nouvelle organisation
- etc.
Bref, on sait que cette migration va « coûter » au cabinet des points de productivité pendant au moins 2 voire 3 années et donc occasionner plus de pertes de productivité que de gains pendant quelques temps !
Dans un contexte de pénurie de collaborateurs faut-il se précipiter ?
Oui diront les plus « affamés » de nouveaux outils, le cabinet ne doit pas laisser vieillir ses outils trop longtemps : il lui faut rester « dans le coup » malgré un réinvestissement souvent significatif !
Les coûts informatiques et Internet/télécoms ont souvent dépassé les 5% du CA global du cabinet ce qui va bientôt occasionner un doublement de ce poste de charges par rapport à il y a une dizaine d’années.
Pas forcément diront les autres, il y a moyen de faire évoluer les outils périphériques à l’outil de production comptable principal qui sont vus par les clients, ce qui semble le plus important.
Il faut noter que les éditeurs qui gagnent des parts de marché actuellement ont des carnets de commande et de mise en oeuvre qui explosent littéralement !
On peut penser qu’ils ne viendront au Congrès de Bordeaux que pour prendre des contacts et engranger des commandes pour 2022/2023 seulement…
Il ne sera pas facile pour tous les cabinets le désirant de migrer d’outil de production comptable.
Alors, le jeu en vaut-il la chandelle ?
On voit bien que depuis des années que :
- la productivité est en perte de vitesse en moyenne dans la Profession Comptable
- la rentabilité est soutenue artificiellement par la fiscalité (CICE)
- l’attractivité de la Profession est un problème récurrent, devenu structurel.
- les stratégies « orientées clients » restent souvent au placard au profit des intérêts premiers du cabinet dans sa quête d’outils de production des obligations légales.
Mais qui pourrait le reprocher aux dirigeants historiques de cabinets, tant la manne des obligations légales est le fond de commerce et l’ADN depuis si longtemps ?
Pour autant, sans équipes rénovées, les cabinets ne pourront pas s’engager dans une évolution stratégique orientée services et conseil, sauf à acheter encore plus d’outils presse-bouton qui procurent des informations qui – bien souvent – ne satisfont pas les clients.
La boucle infernale est déjà bien enclenchée et nous ne donnons pas cher de la survie de petits cabinets (les plus nombreux) uniquement engagés dans une course à la productivité via l’entassement d’outils technologiques et dont les abonnements leur pompent littéralement l’essentiel de leurs marges !…
Aller plutôt vers un véritable choc de productivité par d’autres moyens ?
Nous pensons qu’il y a une autre voie mais ce n’est pas la plus naturelle pour les experts-comptables : on y parle plus d’organisation et de management rénové des RH que de nouveaux outils technologiques !
Moins sexy à première vue, pourtant…
Ces « mots barbares » font plutôt peur car les dirigeants de cabinets ne savent pas comment les mettre en oeuvre réellement (ce n’est pas toujours l’envie qui manque) :
- planification, budgets de temps « focalisés » (challengés) et tampon de sécurité
- lutte contre la dispersion (protection de plages de temps, lutte contre le multi-tâches et le multi-dossiers)
- pilotage et suivi visuel via des fever charts
- changement de comportement des personnels productifs, ancré à long terme
- satisfaction et fidélisation des collaborateurs (et des clients bien sûr)…
Aïe… Mais comment faire ?
Pour autant, nos missions récentes montrent les résultats sont très impressionnants et très rapides : des gains de productivité supérieurs à 30% en période fiscale, cela fait sens, non ?
Pour ceux qui ne veulent pas suivre « le mouvement général », ni avoir les mêmes résultats (des baisses tendancielles des indicateurs partout car avec la même stratégie, on obtient les mêmes résultats), nous vous conseillons de consulter les articles ci-dessous.
En laissant jugement critique et à priori de côté… pour vous ouvrir à un nouveau mode de pilotage de votre production, bien plus puuissant.