BDO annonce la fin des honoraires de la tenue comptable dans les 3 ans !
Dans cette interview de Laurent LAMOUREUX par Ludovic ARBELET, rédacteur en chef d’ActuEL Expert-comptable, sont évoqués les défis que la généralisation de la facture électronique pose pour un cabinet d’expertise comptable et leur impact sur les honoraires de la tenue comptable.
Sommaire
Les points-clés de l’article en synthèse
Dernière minute : la mise en oeuvre de la facture électronique reportée !
Comment l’IA pourrait démultiplier les impacts pour les cabinets d’expertise comptable
La question n’est pas « L’IA pourra-t-elle le faire » mais plutôt « Quand le fera-t-elle ? »
La lettre Xpert-IA dédiée aux cabinets comptables
Les points-clés de l’article en synthèse
- Impact de la facture électronique : L’enregistrement des pièces comptables devient une non-valeur avec la facture électronique, un changement significatif puisque pour de nombreux cabinets, la tenue comptable représente 30 à 50 % du chiffre d’affaires.
- Changement dans la valeur ajoutée des cabinets comptables : La valeur ajoutée se déplace en amont (collecte des données) et en aval (analyse des données) de l’enregistrement comptable. Le traitement des flux devient une non-valeur.
- Nouveaux concurrents : L’évolution digitale ouvre la porte à des concurrents comme les comptabilités en ligne et les banques, qui proposent de fournir la comptabilité gratuitement en se basant sur les transactions bancaires des entreprises.
- Préparation de BDO à ce changement : BDO se prépare à ce changement, notamment en termes d’évolution d’organisation. Ils estiment que les comptables feront moins de comptabilité et plus d’accompagnement.
- Transformation des outils : BDO change ses outils pour des solutions totalement natives digitales, prêtes pour la facture électronique. Ils ont choisi des éditeurs positionnés pour être des plateformes de dématérialisation partenaire (PDP) afin d’avoir un flux complètement intégré.
- Impact de l’immédiateté de l’information : La facture électronique permet une immédiateté de l’information financière, ce qui représente un changement majeur pour les entreprises. Le rôle de l’expert-comptable évolue vers un rôle de prévision (prédictif) plutôt que descriptif.
- Le rôle futur de l’expert-comptable : L’expert-comptable de demain devra délivrer du prédictif, prédire du chiffre d’affaires, de la trésorerie, etc., grâce à l’intelligence artificielle.
- Paramétrage des outils : Les outils peuvent être paramétrés pour extraire des informations supplémentaires de la facture électronique, comme la consommation d’eau ou d’électricité.
- Gestion du changement culturel au sein de BDO : Le changement culturel est un défi majeur. Certains collaborateurs ont l’appétence pour évoluer vers des missions de gestion, d’autres non. BDO cherche à respecter les domaines de confort de chacun de ses collaborateurs.
- Profil idéal du collaborateur : L’idéal est d’avoir des collaborateurs hybrides, capables de gérer à la fois des tâches comptables manuelles et de la gestion.
- Fraude et facture électronique : La réforme de la facture électronique ne va pas changer grand-chose en matière de fraude liée à la matérialité des éléments de la facture.
Sauf que : la facture électronique va mettre plus de temps à arriver en France !
Finances Publiques annonce le report de la mise en oeuvre de la facture électronique : la date du 1er juillet 2024 est donc périmée !
La date de ce report pourrait être évoquée dans le cadre des travaux de la Loi de Finances 2024.
Il semble donc probable que la France va prendre au moins un an de retard…
Voilà qui va donner, s’il en fallait, encore plus d’avance à l’Intelligence Artificielle qui progresse et se déploie à une vitesse allucinnante !
Comment l’IA pourrait démultiplier l’impact pour les cabinets comptables
Pour autant, si l’arrivée prochaine de la facture électronique va bouleverser la donne, il nous semble que les progrès ahurissants de l’IA (Intelligence Artificielle) pourraient encore accélérer cette « révolution » !
A notre avis, c’est un tsunami qui arrive : qu’on en juge…
En effet, les principales étapes de la tenue comptable sont progressivement automatisées par des outils comme ChatGPT-4, appuyé par la nouvelle fonctionnalité « Code Interpreter » mais aussi par désormais plus de 700 plugins dont une partie se révèle une petite mine d’or !
Le tout assisté – pour processer et enchaîner les étapes puis itérer sur X clients – par des outils de type no-code (Zapier, Make, Airtable, Notion etc;).
Ainsi, A COMPTER D’AUJOURD’HUI ces opérations deviennent progressivement réalité :
– capter (scraper) un fichier sur un site web (PDF, image, csv, txt…)
– lire le contenu textuel (parser ou océriser) d’un fichier PDF ou d’une image
– interpréter des écritures bancaires pour les labelliser voire les codifier
– associer à cette information une écriture comptable complète
– calculer une taxe (la TVA par exemple)
– analyser un FEC provisoire pour assister le réviseur
– analyser et valoriser un FEC définitif pour en faire un rapport, un diaporama, une vidéo, un podcast !
Et bien sûr envoyer le tout aux clients du cabinet… en visant un automatisme à 100% !
Pourquoi pas imaginer que très vite, l’IA saura interroger interactivement le client sur les derniers arbitrages avant de finaliser ses comptes annuels ?
« Parser » et « océriser » sont deux termes techniques souvent utilisés dans le domaine de l’informatique et du traitement de texte, mais ils ont des significations différentes.
- Parser : Ce terme vient de l’anglais « to parse », qui signifie analyser. Dans le domaine de l’informatique, « parser » désigne l’action d’analyser une chaîne de caractères selon certaines règles (souvent syntaxiques) pour en extraire des informations structurées. Par exemple, un parser XML analyse un document XML pour en extraire les éléments, attributs, etc.
- Océriser : Ce terme vient de l’acronyme OCR, qui signifie « Optical Character Recognition » en anglais, ou « Reconnaissance Optique de Caractères » en français. L’OCR est une technologie qui permet de convertir différents types de documents, tels que les documents scannés, les photos de documents, les fichiers PDF, ou les images capturées par une caméra, en données textuelles modifiables et recherchables. Donc, « océriser » un document signifie utiliser la technologie OCR pour extraire le texte qu’il contient.
En résumé, « parser » est plus lié à l’analyse et à l’extraction d’informations à partir de textes déjà numérisés et lisibles par une machine, tandis que « océriser » est lié à la conversion de documents non textuels (comme des images ou des scans) en texte numérique.
Comme on le répète souvent, la question n’est pas « L’IA pourra-t-elle le faire » mais plutôt « Quand le fera-t-elle ? »
Posons-nous la question…
Dans combien de temps tout cela sera-t-il disponible, de façon fiable et productive ?
Des années ? Des mois ? Des semaines ?
Que va-t-il rester aux collaborateurs comptables comme tâches à relativement court terme ?
Comment orchestrer, au plan managérial et stratégique, une évolution aussi rapide ?
Consolons-nous : l’IA pourrait sauver les cabinets des désastreuses périodes fiscales. Peut-être…
Les cabinets comptables ont-ils encore le choix d’adopter une prudente politique de « wait and see » ?
A notre avis, il n’est plus temps de jouer la montre mais bien de s’emparer de façon non critique et constructive des premières briques déjà impressionnantes des IA génératives actuelles.
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